Alors, tu te demandes ce qu'on fait vraiment au Musée National de l'Azulejo à Lisbonne ? Laisse-moi te raconter, comme si tu étais juste à côté de moi. Imagine que tu marches dans une rue calme, un peu à l'écart du brouhaha de Lisbonne. Le soleil se faufile entre les bâtiments anciens, et l'air porte une légère odeur d'humidité et de pierre chaude. Tu te sens déjà un peu hors du temps. Tu arrives devant une porte discrète, presque austère, celle d'un ancien couvent. Tu la pousses, et là, l'air change. Il devient plus frais, plus silencieux, comme si le monde extérieur s'estompe d'un coup. Tes pas résonnent doucement sur le sol de pierre, et une sensation de paix t'enveloppe.
Une fois passé l'entrée, tu te retrouves dans le cloître. C'est un espace ouvert, lumineux, où le ciel de Lisbonne se découpe parfaitement au-dessus de toi. L'odeur est celle de la vieille pierre, un peu terreuse, un peu minérale. Tu peux entendre le doux gazouillis d'oiseaux lointains, ou juste le silence profond qui te permet d'entendre le battement de ton propre cœur. Tes doigts peuvent effleurer les colonnes lisses et fraîches, ou les premiers azulejos qui tapissent les murs, avec leurs motifs géométriques simples, mais d'une élégance intemporelle. C'est comme si chaque carreau respirait des siècles d'histoire, te murmurant des histoires de moines et d'artisans.
Puis, tu entres dans l'église, et là, prépare-toi. Le silence devient presque palpable, et l'air semble scintiller. Tes yeux ont besoin d'un instant pour s'habituer à l'opulence, mais c'est surtout une sensation d'émerveillement qui te prend. Le bois sculpté, doré à l'excès, semble vibrer d'une énergie contenue. Tu peux presque sentir la texture riche de ces reliefs sous tes doigts, même si tu ne les touches pas. La lumière qui filtre des fenêtres colore l'espace d'une teinte chaude et mystique, et tu peux presque entendre les échos des chants passés, même si tout est silencieux. C'est une immersion totale dans la grandeur et la dévotion.
Ensuite, tu commences à déambuler de salle en salle, et c'est là que le voyage à travers les azulejos prend vraiment son sens. Tu sens le temps glisser entre tes doigts à chaque nouvelle pièce. Les motifs changent, les couleurs évoluent, du bleu et blanc ancien aux explosions de couleurs plus récentes, des scènes religieuses aux paysages, puis aux scènes de vie quotidienne. C'est un peu comme lire un livre géant où chaque page est un mur de carreaux. Tu peux te pencher, observer les craquelures, sentir la douceur de la glaçure sous tes doigts si tu en as l'occasion (mais ne touche pas tout, hein !). Chaque salle est une nouvelle histoire, un nouveau fragment d'âme portugaise.
Et puis, tu arrives devant LA pièce maîtresse : le grand azulejo de Lisbonne avant le tremblement de terre de 1755. C'est immense, tellement vaste que tu dois reculer pour en saisir toute l'échelle. Tu as l'impression de regarder par une fenêtre géante, directement dans le passé. Tu peux presque entendre le clapotis du Tage, le brouhaha des marchés, les cris des marchands. Chaque petit détail te happe : les bateaux sur le fleuve, les maisons aux toits rouges, les églises qui se dressent fièrement. C'est tellement vivant que tu t'attends presque à sentir l'odeur du sel et du poisson qui flottait dans l'air de cette ancienne Lisbonne. C'est une immersion totale, un voyage dans le temps qui te laisse avec une sensation de vertige et d'émerveillement.
Bon, pour le côté pratique, si tu veux y aller, sache que ce n'est pas en plein centre, mais c'est super accessible. Prends le bus ! Les lignes 718, 742, 759 ou 794 te déposent juste devant. Ça t'évite de chercher une place si tu es en voiture, et c'est bien plus simple que le métro qui ne va pas directement. Prévois une bonne heure et demie, voire deux, si tu aimes prendre ton temps et t'imprégner de l'ambiance. Le matin en semaine, c'est le top pour éviter la foule et avoir le musée presque pour toi. Il y a des escaliers, mais le rez-de-chaussée et le cloître sont accessibles. Et il y a un petit café sympa dans le cloître si tu veux faire une pause, et une boutique de souvenirs où tu peux trouver de jolis azulejos.
Après ta visite, le quartier de Xabregas, où se trouve le musée, n'est pas le plus touristique, mais il a son charme local. Tu peux trouver quelques petites *tascas* (restaurants traditionnels) pour un déjeuner authentique et pas cher. Ne t'attends pas à des boutiques de souvenirs à chaque coin de rue, c'est plus résidentiel. Si tu as du temps, tu peux te balader le long du Tage, qui n'est pas très loin, ou même combiner ça avec une arrivée ou un départ de la gare de Santa Apolónia, qui est relativement proche. C'est une expérience plus calme et plus introspective que les musées du centre, un vrai havre de paix.
Léa from the road