Imagine que tu laisses derrière toi le bourdonnement familier de Barcelone, ses avenues larges et le cliquetis des scooters. Peu à peu, les bâtiments cèdent la place à un quartier plus résidentiel, les voix se font plus rares, et l'air lui-même semble changer, se rafraîchissant légèrement, portant une subtile odeur de pin et d'humidité. Tu marches sur un chemin qui monte doucement, et tu sens tes muscles se tendre juste un peu, un rythme lent s'installe dans ton pas. Puis, sans prévenir, le chemin s'ouvre, et là, tu la perçois : une silhouette qui se dresse, imposante mais élégante, comme un château surgi d'un rêve ancien, sa pierre rugueuse sous un ciel immense. C'est Torre Bellesguard, et déjà, avant même d'y être, tu ressens cette étrange sensation de passer un seuil, d'entrer dans un autre temps.
Tu franchis le portail, et l'écho de tes propres pas sur le gravier te parvient, doux et singulier. Le silence enveloppe l'endroit, un silence profond, cassé seulement par le souffle léger du vent qui caresse les murs et murmure à travers les arches. Tes doigts effleurent la pierre froide et travaillée, tu sens la texture unique, les motifs sculptés qui racontent des histoires. En levant la tête, tu perçois l'ampleur des voûtes, la manière dont la lumière joue avec les ombres, créant des puits de clarté et des recoins mystérieux. L'air à l'intérieur est frais, presque pur, portant une légère odeur de pierre ancienne, de terre et de temps. C'est un rythme qui s'empare de toi, celui de l'architecture de Gaudí, où chaque courbe, chaque détail, semble respirer et t'inviter à ralentir, à écouter.
Enfin, tu montes, escalier après escalier, le souffle court mais l'excitation grandissante. Chaque marche te rapproche du ciel, et tu sens l'espace s'ouvrir autour de toi. Arrivé sur le toit, c'est une explosion de sensations. Le vent te gifle le visage, vif et puissant, te faisant oublier la chaleur de la ville. Tu peux presque goûter l'air, plus léger, plus libre. Tes mains se posent sur les tuiles rugueuses des toits, chaudes sous le soleil, et tu perçois l'immensité du panorama. Le chant lointain des oiseaux, le murmure lointain de la ville qui s'étale en contrebas, tout cela se mêle au sifflement du vent dans les créneaux. C'est un sentiment d'élévation, de liberté, où le corps se sent à la fois ancré dans cette pierre ancienne et emporté par l'immensité du ciel.
Pour t'y rendre, le plus simple est de prendre le métro L7 jusqu'à l'arrêt "Av. Tibidabo", puis de marcher une quinzaine de minutes en montée. Sinon, plusieurs bus (lignes 60, 123, V15) peuvent te déposer plus près. Concernant les billets, achète-les en ligne à l'avance sur leur site officiel, ça t'évitera la queue et tu auras plus de choix pour les créneaux horaires, surtout si tu veux une visite guidée (que je recommande pour comprendre les détails).
Le meilleur moment pour y aller est le matin, juste à l'ouverture, ou en fin d'après-midi, une heure ou deux avant la fermeture. Tu auras moins de monde et la lumière sera magnifique, surtout sur la pierre. Prévois des chaussures confortables, il y a pas mal de marches, surtout pour monter sur le toit. Et n'oublie pas une bouteille d'eau, surtout en été.
Compte environ 1h30 à 2h pour la visite complète, surtout si tu prends le temps de t'imprégner de chaque pièce et de la vue depuis le toit. Il n'y a pas beaucoup de cafés ou restaurants directement à côté, alors prévois avant ou après. Tu peux combiner cette visite avec une exploration du quartier de Sarrià, tout proche, qui est très charmant avec ses petites places et son ambiance de village.
Olya from the backstreets