Alors, tu te demandes ce qu'on fait vraiment au 798 Art District à Pékin ? Imagine d'abord l'arrivée. Tes pieds foulent un vieux béton craquelé, un peu irrégulier, qui te raconte une histoire d'usines et de labeur. L'air a une odeur particulière ici : un mélange subtil de poussière industrielle, presque métallique, et de peinture fraîche, avec une pointe de café grillé qui flotte de temps en temps. Tu entends le silence des grands espaces, parfois brisé par le frottement d'une brosse sur une toile invisible, ou le murmure lointain d'une conversation, comme un écho dans ces immenses hangars. Le soleil, s'il est là, réchauffe doucement les briques rouges des bâtiments, et tu sens cette chaleur sur ta peau. Chaque pas te mène plus profondément dans ce labyrinthe où le passé industriel rencontre le vibrant présent artistique.
Ensuite, tu te laisses guider par les sensations à l'intérieur des galeries. Certaines sont immenses, avec des plafonds si hauts que le son de tes propres pas résonne un instant avant de s'évanouir dans le vide. Tu sens l'air plus frais, parfois même une légère brise due à l'espace. Imagine une installation : tu tends la main et tu touches, non pas l'œuvre elle-même, mais l'air autour d'elle, qui vibre peut-être d'un son très grave que tu ressens plus que tu ne l'entends, une vibration dans ta poitrine. Ou alors, c'est le silence absolu, seulement rompu par le déclic lointain d'un appareil photo. Certaines œuvres te demandent de te pencher, de te rapprocher, de sentir la texture des matériaux – le froid du métal, la rugosité d'une toile, la douceur inattendue d'une sculpture. La lumière change, parfois douce et tamisée, parfois crue et directe, te guidant vers des détails que tu n'aurais pas vus autrement.
Puis, tu ressors et tu te retrouves dans les allées entre les bâtiments. Ici, le ciel s'ouvre au-dessus de toi. Tu sens le vent jouer dans tes cheveux, et la lumière du soleil réchauffe ton visage. Tes doigts effleurent parfois un mur de briques rugueux, ou la surface lisse et froide d'une sculpture en plein air. Tu entends des rires lointains, le cliquetis de tasses à café, et peut-être le son d'un marteau sur du métal, signe qu'un artiste travaille encore quelque part. Chaque coin de rue révèle une nouvelle surprise : une fresque murale vive et colorée qui te saute aux yeux, une sculpture géante dont tu peux faire le tour, sentant l'espace qu'elle occupe. C'est un ballet constant entre l'intérieur et l'extérieur, le silence et le bruit, le froid et le chaud.
Pour la pause déjeuner, tu as l'embarras du choix. Le 798 regorge de cafés stylés et de petits restaurants. Les prix sont corrects, tu peux trouver des plats chinois simples mais délicieux, ou des options plus occidentales si l'envie te prend. Mon conseil : cherche ceux qui ont une petite terrasse ou une cour intérieure, c'est super agréable pour profiter du soleil et observer l'ambiance. Il y a aussi des petits stands de street food avec des brochettes ou des snacks rapides si tu es pressé.
Si tu veux ramener un souvenir, tu trouveras de tout. Il y a des boutiques de design avec des objets uniques, des petites librairies indépendantes où dénicher des livres d'art, et bien sûr, des galeries qui vendent des œuvres d'artistes locaux. Les prix varient énormément, du petit bibelot abordable à la pièce d'art plus significative. N'hésite pas à flâner et à comparer, tu peux souvent trouver des pépites. Pour les objets d'art, la négociation n'est pas toujours de mise, mais pour les petits souvenirs, ça ne coûte rien de demander.
Pour t'y rendre, le plus simple est de prendre le métro ligne 14 jusqu'à la station Jiangtai, puis de prendre un taxi (ou un Didi, l'équivalent d'Uber en Chine) pour les 10-15 minutes restantes. Sinon, certains bus y vont directement depuis le centre. Le district est ouvert tous les jours, mais la plupart des galeries ferment le lundi. Le meilleur moment pour y aller, c'est en semaine en milieu de journée, tu auras plus de tranquillité. L'entrée est gratuite, tu ne paies que si tu visites des expositions spéciales ou des musées privés à l'intérieur.
Olya from the backstreets